La photographie et les moyens mécaniques de reproduction audiovisuelle ont traumatisé les peintres à un point tel que beaucoup ont choisi de s’engloutir de plus en plus profondément dans l’abstraction. L’ésotérisme des toiles de tout un segment de l’art contemporain ne remplit d’extase qu’un nombre décroissant d’initiés et quelques riches spéculateurs, heureux d’avoir misé sur une signature vendable.
Parallèlement, des créateurs de grand talent, moins inhibés et ardents à communiquer leur vision, se sont mis à peindre non pas ce qu’ils voient, mais ce qu’ils ont envie de voir. Non pas ce qui existe, mais ce qu’ils font exister. On retrouve leurs oeuvres sur les couvertures des livres, des magazines, des bandes dessinées, sur les panneaux d’affichage. Ce sont eux, dessinateurs, illustrateurs et peintres du réalisme imaginaire qui inventent le visuel de ce siècle, décident de l’architecture, de la mode, du style graphique des oeuvres cinématographiques et télévisuelles.
Dans un lieu de ma maison où je passe de nombreuses heures, est accrochée face à moi l’affiche du Festival de Cannes 1976. Elle est signée SIUDMAK. Depuis des années, je voyage à travers sa peinture. Grâce à lui, avec lui, je rêve d’images d’au-delà de l’horizon. Hyperréaliste du surnaturel, intime avec l’infini, SIUDMAK a la maîtrise sereine de sa folie extraordinaire. Il a le don divin de pouvoir matérialiser son imaginaire. Il a la courtoisie de savoir nous embarquer avec lui.
Los Angeles, 14 juillet 1989
”J’explore le monde de son art depuis des années. Je le rejoins ainsi dans ses rêves sur les images du monde derrière l'horizon. Hyperréaliste, au-delà du réel, intime de l'infini, Siudmak maîtrise sereinement son incroyable folie. Il a le don divin de matérialiser son imagination. Il peut nous impliquer dans son incroyable voyage.
Jean-Jacques Annaud
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